Taqadoum - Kane Hamidou Baba, ancien fonctionnaire de la présidence de la République, avait pour inaugurer sa campagne présidentielle donné une interview à une télévision sénégalaise.
C'était l'occasion pour lui de dire à l'adresse de l'opinion internationale qu'il était candidat pour combattre le racisme d'État qui sévit chez lui. Pour la petite histoire, les Naars qui sont aussi nombreux que les Toucouleurs d'ici se comptent parmi les composantes historiques du peuple sénégalais, et Ndar fut la capitale coloniale de la Mauritanie.
Malgré la présence ancestrale des Arabo-mauritaniens en pays de la Teranga, les Naars sont toujours absents du gouvernement, du parlement, de la haute hiérarchie de forces armées et de sécurité…
Cela pouvait passer inaperçu, si seulement de nombreux mauritaniens, essentiellement des Toucouleurs issus de la rive droite du fleuve Sénégal, n'avaient pas initié et développé l'ethno-communautarisme en Mauritanie, terre de rencontre et de brassage interethnique.
Certains parmi les naturalisés mauritaniens avaient assumé de très hautes charges publiques civiles et militaires et d'autres étaient devenus des chefs de partis politiques pour briguer la magistrature suprême. Comme ces compatriotes avaient ouverts les yeux au Sénégal, un pays presque exclusivement noir et francophone, leur nouvelle terre d'accueil, à prédominance "naar", était fâcheusement faite pour les indisposer, il faut la changer en vue d'un meilleur "vivre ensemble" : parité noir/blanc, exit la langue arabe, et place au français, langue neutre !
Dans la foulée de la lutte pour rétablir "les équilibres rompus" eut lieu les événements malheureux de 1989 entre la Mauritanie et le Sénégal, précédé par un putsch manqué dont les initiateurs comptaient des officiers toucouleurs dont les villages des parents se trouvaient du côté de l'autre rive du fleuve.
C'était fort regrettable, mais depuis que les négro-communautaristes mauritaniens avaient eu pignon sur rue à Dakar, la paix entre les deux pays était potentiellement menacée. Et fort heureusement que la sagesse du président Abdou Diouf, que certains notables de la vallée poussaient à l'affrontement armé avec ses voisins nord, fit taire les armes.
Cela dit, le nationaliste pulaar, locomotive de la contestation ethno-communautariste en Mauritanie, a un gros problème ! La place, le rôle et le devenir de son groupe ethnique, et au-delà celui de sa race, le préoccupe, mobilise son énergie et guide son action. Il est inquiet, depuis toujours, presque toujours ; "une citoyenneté abstraite" le rend fiévreux, il veut du concret, des droits spéciaux dus à son background social et non à sa citoyenneté républicaine. Le système républicain même intelligemment bien réglé et strictement bien appliqué ne l'arrange pas, parce que la République refuse de reconnaître sa communauté et de reconnaître sa couleur de peau, la finalité de la République étant l'avènement d'une société libre et égalitaire.
Quand on cultive le particularisme, tout se gâte, et les œillères sectaires nous font faire de mauvais focus : l'injustice sociale est dévoyée, et les méfaits du sous-développement prennent une autre connotation ; on leur fait revêtir à dessein un caractère ségrégationniste douteux et tendancieux.
En effet, les trois quarts de notre population vivent sous le seuil de pauvreté. Qui détient des chiffres fiables donnant les proportions ethniques ? C'est sans importance. Celui qui fait un tour à Nouakchott et à l'intérieur du pays peut constater de visu que la misère est générale et qu'elle n'a pas de couleur, elle ravage tout sur son passage, Beïdane, Hartani, Kowri, etc. Pour ce qui est du chômage, il faut se dire que des dizaines de milliers de jeunes beïdanes diplômés sont forcés à l'exil faute de travail, et d'autres plus nombreux encore sont à la recherche d'emploi même sous-payé, et ils n'en trouvent pas, parfois pendant de longues années.
Enfin, vient la distribution des postes administratifs et politiques. Là aussi, il faut le noter, toutes les composantes nationales sont bien servies quand elles ont du piston, et mal servies quand les bras longs lui font défaut, et ce n'est jamais un problème de racisme comme le prétendent par chantage les ethno-communautaristes. Et un malheur ne vient jamais seul. L'une des conséquences de ce drame fratricide est le boulevard ouvert devant les demandeurs d'asile en Europe et aux Amériques.
Cette diaspora est à l'aise là où elle est, et ne compte plus rentrer au bled. Mais après de longues journées de labeur exténuant, elle aime prendre de l'air frais et pratiquer son hobby : traîner la Mauritanie dans la boue et jouer aux "échecs".
Par Ely Bakar Sneiba
C'était l'occasion pour lui de dire à l'adresse de l'opinion internationale qu'il était candidat pour combattre le racisme d'État qui sévit chez lui. Pour la petite histoire, les Naars qui sont aussi nombreux que les Toucouleurs d'ici se comptent parmi les composantes historiques du peuple sénégalais, et Ndar fut la capitale coloniale de la Mauritanie.
Malgré la présence ancestrale des Arabo-mauritaniens en pays de la Teranga, les Naars sont toujours absents du gouvernement, du parlement, de la haute hiérarchie de forces armées et de sécurité…
Cela pouvait passer inaperçu, si seulement de nombreux mauritaniens, essentiellement des Toucouleurs issus de la rive droite du fleuve Sénégal, n'avaient pas initié et développé l'ethno-communautarisme en Mauritanie, terre de rencontre et de brassage interethnique.
Certains parmi les naturalisés mauritaniens avaient assumé de très hautes charges publiques civiles et militaires et d'autres étaient devenus des chefs de partis politiques pour briguer la magistrature suprême. Comme ces compatriotes avaient ouverts les yeux au Sénégal, un pays presque exclusivement noir et francophone, leur nouvelle terre d'accueil, à prédominance "naar", était fâcheusement faite pour les indisposer, il faut la changer en vue d'un meilleur "vivre ensemble" : parité noir/blanc, exit la langue arabe, et place au français, langue neutre !
Dans la foulée de la lutte pour rétablir "les équilibres rompus" eut lieu les événements malheureux de 1989 entre la Mauritanie et le Sénégal, précédé par un putsch manqué dont les initiateurs comptaient des officiers toucouleurs dont les villages des parents se trouvaient du côté de l'autre rive du fleuve.
C'était fort regrettable, mais depuis que les négro-communautaristes mauritaniens avaient eu pignon sur rue à Dakar, la paix entre les deux pays était potentiellement menacée. Et fort heureusement que la sagesse du président Abdou Diouf, que certains notables de la vallée poussaient à l'affrontement armé avec ses voisins nord, fit taire les armes.
Cela dit, le nationaliste pulaar, locomotive de la contestation ethno-communautariste en Mauritanie, a un gros problème ! La place, le rôle et le devenir de son groupe ethnique, et au-delà celui de sa race, le préoccupe, mobilise son énergie et guide son action. Il est inquiet, depuis toujours, presque toujours ; "une citoyenneté abstraite" le rend fiévreux, il veut du concret, des droits spéciaux dus à son background social et non à sa citoyenneté républicaine. Le système républicain même intelligemment bien réglé et strictement bien appliqué ne l'arrange pas, parce que la République refuse de reconnaître sa communauté et de reconnaître sa couleur de peau, la finalité de la République étant l'avènement d'une société libre et égalitaire.
Quand on cultive le particularisme, tout se gâte, et les œillères sectaires nous font faire de mauvais focus : l'injustice sociale est dévoyée, et les méfaits du sous-développement prennent une autre connotation ; on leur fait revêtir à dessein un caractère ségrégationniste douteux et tendancieux.
En effet, les trois quarts de notre population vivent sous le seuil de pauvreté. Qui détient des chiffres fiables donnant les proportions ethniques ? C'est sans importance. Celui qui fait un tour à Nouakchott et à l'intérieur du pays peut constater de visu que la misère est générale et qu'elle n'a pas de couleur, elle ravage tout sur son passage, Beïdane, Hartani, Kowri, etc. Pour ce qui est du chômage, il faut se dire que des dizaines de milliers de jeunes beïdanes diplômés sont forcés à l'exil faute de travail, et d'autres plus nombreux encore sont à la recherche d'emploi même sous-payé, et ils n'en trouvent pas, parfois pendant de longues années.
Enfin, vient la distribution des postes administratifs et politiques. Là aussi, il faut le noter, toutes les composantes nationales sont bien servies quand elles ont du piston, et mal servies quand les bras longs lui font défaut, et ce n'est jamais un problème de racisme comme le prétendent par chantage les ethno-communautaristes. Et un malheur ne vient jamais seul. L'une des conséquences de ce drame fratricide est le boulevard ouvert devant les demandeurs d'asile en Europe et aux Amériques.
Cette diaspora est à l'aise là où elle est, et ne compte plus rentrer au bled. Mais après de longues journées de labeur exténuant, elle aime prendre de l'air frais et pratiquer son hobby : traîner la Mauritanie dans la boue et jouer aux "échecs".
Par Ely Bakar Sneiba
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