24-09-2019 18:00 - Entretien-Bamba Daramane, Maire de Rosso : « Investir dans le développement local, c’est contribuer à la lutte contre le chômage des jeunes »
Confortablement installé dans son bureau à la mairie où il a bien voulu recevoir l’Agence Tawary d’Information, M. Bamba Daramane a livré à cœur ouvert ses ambitions et projets de développement à la tête de sa collectivité en termes d’assainissement, d’infrastructures, de développement local, d’actions sociales, de partenariat et d'insertion des jeunes dans la vie active.
Parlez-nous de vos projets de développement ?
Il y en a beaucoup et ils ont été largement expliqués dans notre programme tout au long de notre campagne électorale en septembre 2018. Il s’agit de projets que nous considérons extraordinaires et qui vont vers l’émergence de la ville de Rosso.
L’assainissement, l’insertion des jeunes, le développement des infrastructures, l’action sociale figurent dans les grands volets de nos projets. Si ces problèmes sont réglés, on peut espérer, dans 5 ans voir Rosso sur la voie du développement.
Notre vision première est que l’équipe municipale va s’atteler d’abord à améliorer le quotidien des populations, mais aussi mener un combat pour la gestion des ordures et contre l’insalubrité, avec l’implication des jeunes, afin que Rosso soit parmi les villes les plus propres de la Mauritanie.
Ensuite, contribuer effectivement à la création des opportunités de travail pour les jeunes, puis mettre en place des infrastructures d’une ville moderne, orienter les citoyens vers le domaine foncier et de l’Etat-civil, selon nos aptitudes.
Alors, la réalisation de cet ambitieux programme, nécessite des moyens financiers très importants du fait que les ressources de la commune sont très limitées.
Quels sont, d’après-vous, les principaux défis de la commune de Rosso en matière de développement ?
La question des défis, c’est parler de développement, c’est parler d’investissement dans des projets rentables de façon durable. Nous avons constaté qu'au niveau de notre commune, il y a beaucoup de choses à réaliser.
Pour cela, nous avons prévu dans un programme avec la Banque Mondiale, de réhabiliter le stade Ramadan, l’hôtel de ville, des établissements scolaires et des routes qui sont dans un état de délabrement très avancé.
Comme, il nous manque véritablement de la voirie ici,6 kilomètres de route dans la ville sont prévus, la construction d’une corniche à l’entrée de la ville, d’un abattoir sur des normes sanitaires reconnues, d’un complexe omnisports, d’un jardin d’enfant et d’un orphelinat de grandes capacités.
De ce fait, notre rôle est d’adoucir la souffrance des populations tout en amélioration leurs conditions de vie. Du fait, que nous sommes un service public, nous assurons l’intermédiaire entre les citoyens et l’administration.
Pour surmonter ces défis, nous avons engagé des discussions avec le BIT et par la suite, 200 jeunes diplômés sont en formation pour une durée de six mois à Tiguend dans différentes spécialités (conducteurs d’engins, topographes, soudure, maçonnerie, mécanique, …) dont le marché du travail en a besoin.
Avec mes expériences, mes relations et mon carnet d’adresses, j’ai pu nouer des relations avec des partenaires au développement, des agences de développement et des ONG qui pourront vraiment contribuer d’une manière ou d’une autre dans notre ville qui s’ouvre sur une grande partie de l’Afrique.
En plus, nous avons donné un sang neuf au développement du jumelage avec des villes de la France. Des concertations allant dans le sens d’une coopération avec des villes marocaines et américaines pour le développement de l’enseignement, de la santé et la création de cadres d’emplois pour les jeunes sont envisagées.
Quelles actions spécifiques avez-vous mis en place pour aborder cette problématique ?
La combinaison de ces efforts : le cadre de vie, le développement, la santé et l’éducation, démontrent que nous sommes dans un environnement favorable pour une éclosion des compétences. Nous osons espérer que nos projets réussiront même s’ils ne sont pas subventionnés, avec la collaboration de l’Etat et des partenaires nationaux et internationaux.
Concrètement, nous travaillons pour les habitants de Rosso et qui sont pris en compte par le gouvernement dans ses programmes. Et si des maires ont des ambitions pour le faire, ils doivent être accompagnés non seulement par l’Etat, mais par les hommes d’affaires.
Je pense qu’aucune société ne peut espérer aller de l’avant, se consolider et se renforcer dans le cadre du développement local si elle ne prend pas en charge les problèmes de ses populations. C’est une question qui doit nous interpeller tous, et qui doit être traitée de la manière la plus rapide, responsable et la plus sérieuse possible.
C’est la raison pour laquelle, j’ai placé mon mandat sous le signe du développement local. À Rosso, avec le Conseil Régional, les responsables des services administratifs, et en collaboration avec l’ensemble des structures de la société civile qui intervient dans différents domaines, nous sommes engagés à travail pour le développement local harmonieux. Nous travaillons à y parvenir d’ici 2022.
Avec votre grande expérience de technocrate, concrètement qu’est-ce que votre équipe municipale a pu réaliser alors que bientôt vous allez boucler une année d’exercice ?
Nous précisons que nous avons imposé une politique qui est d’associer les populations dans la gestion des affaires. Et par la suite, nous nous sommes fixés comme objectif d’assurer le nettoyage de la ville, lutter contre les maladies qui sévissent en période d’hivernage.
Nous avons aussi entamé de très grands pas, pour la couverture sanitaire. La mairie, dans sa politique d’action sociale est en train d’étudier la prise en charge des malades en difficulté. Pour l’éducation, nous contribuons selon les moyens dans des activités scolaires.
Du point de vue salubrité, assainissement et approvisionnement en eau potable, la ville de Rosso ne semble pas être bien nantie. Qu’est-ce qui est envisagé pour y remédier à ces situations ?
Effectivement, la ville n’est pas très propre, et cela s’explique par plusieurs raisons : d’abord, par le fait que la ville se trouve dans un niveau plus bas que le fleuve, ce qui fait que l’eau ne coule pas et reste stagnante ; ensuite, il y a des milliers de tonnes de déchets plastiques et ménagers déversés par les consommateurs dans les rues chaque semaine.
Et pour palier à cette situation, nous avons hérité de matériels d’assainissement. Mais, il faut reconnaitre tout dernièrement que nous avons fait beaucoup d’efforts dans ce sens, plus que n’importe quelle commune.
Par exemple, nous avons créé un service d’hygiène et d’assainissement uniquement pour s’occuper de l’assainissement de la ville. En outre, parallèlement, le génie militaire et l’ONAS sont entrain de nettoyer le système de canalisation. La rénovation et l’élargissement du système sont envisagés par l’Etat mauritanien.
Pour ce qui est de l’eau, une extension est prévue sur une étude avec des partenaires pour résoudre définitivement ce problème et le projet du pont de Rosso va débloquer des situations.
Quel est votre mot de la fin ?
Nous remercions le Gouvernement pour ce qu’il apporte à la commune afin de mieux asseoir le développement local. Pour notre cas, beaucoup d’efforts ont été faits sur plusieurs plans.
A cette occasion, nous profitons pour demander aux bonnes volontés et aux hommes d’affaires de Rosso, de nous soutenir en investissant dans les projets d'investissement tels que l’hôtellerie, la culture des fruits, des légumes, du tourisme, l’élevage, l'art, la culture et le sport de façon générale, pour des retombés économiques et surtout contribuer à la lutte contre le chômage au sein de la population active. D'ici, nous exhortons nos populations à la consommation des produits locaux.
Réalisé par Aboubecrine SIDI
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