Sahara Médias - L’homme d’affaires Mohamed Bouamatou, en exil à l’étranger depuis plus d’une décennie, est rentré, ce matin, mardi, à Nouakchott.
A bord de son avion privé, il était accompagné de quelques personnes de son entourage. A peine descendu, il a distribué l’adresse ci- dessous :
بسم الله الرحمان الرحيم
Très Chers Frères et Sœurs,
Enfants de notre Pays, de Notre Grande et Belle Mauritanie,
En ce moment précis où je m’adresse à vous, je suis sans doute l’homme le plus heureux sur terre. Comment pourrais-je ne pas être heureux de fouler à nouveau le sol de ma patrie, que je retrouve après dix interminables années d’absence? Une absence contrainte et forcée, sans doute l’épreuve la plus déchirante de ma vie d’homme. Elle m’a tant manqué, cette terre ! Il m’a énormément manqué, l’air chaud de Notre Mauritanie !
Et vous, mes chers compatriotes, m’avez manqué, d’une déchirante manière, que je ne souhaiterais même pas à mon pire ennemi, si j’en avais eu un, car je ne m’en connais pas. Bref, je ne souhaite à personne d’être privé de sa patrie, d’en être éloigné de force, d’en être arbitrairement proscrit.
Cette absence, pour moi, fut d’autant plus déchirante qu’au bout de la longue décennie loin de la mère-patrie, la mère qui, sur cette terre, m’a donné la vie, s’en est allée, rappelée à Dieu, sans qu’il m’ait été possible de venir m’incliner devant sa dépouille, avant qu’elle n’aille reposer en terre.
Vous comprendrez donc que mes premiers pas, en posant à nouveau le pied sur notre terre natale, m’aient naturellement conduit vers sa dernière demeure. Ce n’est pas le meilleur adieu, mais il ne me restait que celui-là, et je l’accepte, humblement, avec la foi et la résignation du croyant.
Et je ne dirai jamais assez merci à tous ceux qui, de par leur courage, de par leurs décisions et les actes qu’ils ont osés, ont rendu possible ce retour et ce qu’il restait de retrouvailles possibles avec ma mère, là où elle repose en paix. Qu’Allah la couvre de sa Miséricorde infinie et l’accueille dans son Saint Paradis.
Merci au Président de la République qui, dès son accession à la magistrature suprême, a pris des décisions majeures, bravé les pessimistes prévisions, levé les incertitudes et déjoué bien des pièges, pour ramener notre chère Patrie, la Mauritanie, sur des rails plus solides vers l’Etat de droit et des sentiers plus sûrs sur le chemin de la démocratie.
Autant de courage et d’ouverture d’esprit qui nous rétablissent dans l’estime de nos frères, Arabes et Africains, et nous font recouvrir la dignité et la respectabilité auxquelles nous aspirons légitimement , en tant que Peuple, en tant que Nation, sur l’échiquier international.
Cela peut sembler des mots, mais c’est la vérité, croyez-en le témoignage lucide d’un fils du pays qui, quoique loin, peut-être même parce que loin, n’a jamais été autant attentif à l’image que projette notre pays sur la scène régionale et mondiale.
Puisse le Tout-Puissant, dans ce contexte d’un leadership nouveau et courageux, nous aider dans l’indispensable réconciliation de notre Peuple avec lui-même. Puisse-t-il éclairer et guider notre Président, Son Excellence Mohamed Ould El-Ghazaouani, dans l’œuvre de réconciliation de notre Patrie avec son destin, avec le meilleur de son destin.
Merci, un merci pluriel et respectueux à ceux des magistrats, serviteurs libres d’un peuple libre, qui ont eu l’audace de réparer l’injustice en osant mettre fin à l’arbitraire. Mesdames et Messieurs, puisse votre courage servir d’exemple car une justice crédible est indispensable, essentielle, pour construire l’Etat de droit dont rêve notre Peuple. Pour bâtir la nation démocratique à laquelle nous aspirons , instaurer les institutions fortes qu’il nous faut, entretenir les meilleures relations de coopération avec l’ensemble de nos partenaires.
Je reste convaincu qu’il ne saurait y avoir de développement durable pour notre pays sans la paix avec l’extérieur et la justice à l’intérieur.
Mon plus ardent souhait est que plus jamais, sur notre terre bénie de Mauritanie, l’on ne jette des citoyens sur le chemin affreux de cette prison abominable qu’est l’exil, parce qu’ils seraient tout simplement différents ou penseraient différemment.
Qu’Allah pardonne à ceux qui se sont rendus complices, à des degrés divers, de l’injustice que j’ai subie, et que tant d’autres Mauritaniens ont pu subir. Dans mon cœur, il n’y a, en tout cas, aucune place pour la haine, il n’y a pas le moindre recoin pour une once de rancœur vis-à-vis de ceux qui ont pu signer de leurs empreintes ce que j’ai vécu.
Modestement, au niveau qui est le mien, et dans ce que je sais faire le mieux, je continuerai à me battre, pour faire avancer l’économie de notre pays, et améliorer les conditions de vie de nos concitoyens.
Même contraint à l’exil, je n’ai jamais cessé de travailler pour mon pays.
Je voudrais ici, en particulier, rendre un hommage mérité à l’équipe de l’Hôpital Ophtalmologique de la Fondation Bouamatou pour le dévouement et l’engagement dont elle a fait montre, malgré l’adversité, au service des patients et des plus démunis d’entre eux. Aux médecins, au personnel soignant et à tout l’encadrement technique et administratif, je dis merci pour votre résistance et votre abnégation dans votre mission humanitaire en dépit des tracasseries et de l’acharnement indigne dont vous avez été victimes.
Pour ma part et malgré l’exil forcé, j’étais toujours au travail. Je m’y remets aujourd’hui , tout simplement. Parallèlement, si vous le permettez, je vais, peu à peu, mais résolument, renouer le contact, un contact charnel avec la terre de nos aïeux, tant elle m’a manquée !
بِلاَدٌ بِهَا نِيطَتْ عليَّ تَمَائِمِي
وَ أَوَّلُ أَرْضٍ مَسَّ جَلْدِي تُرَابُهَا
J’ai du temps perdu à rattraper. Car, durant ces dix longues années d’exil, je n’ai pas su trouver d’antidote à l’amour de la Mauritanie, de « ma » Mauritanie !
J’ai énormément souffert d’être arraché au sol de ma patrie, et je vous mentirais, si je vous disais que ce ne fût pas douloureux. Et même si les blessures de l’exil sont profondes et douloureuses, je ne crois pas avoir plus souffert que vous, au quotidien.
Car, comme disait l’historien et homme politique français Edgard Quinet, condamné à l’exil sous le Second Empire, le véritable exil n’est pas d’être arraché de son pays, c’est d’y vivre et de n’y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer. Je ne sais donc que trop à quel point vous vous trouviez, vous aussi, en exil.
Travaillez, travaillons à faire en sorte de rendre à notre patrie tout ce qui nous faisait l’aimer. Alors, plus aucun Mauritanien, jamais, ne connaîtra l’exil.
Et moi, il ne m’en faudra alors pas davantage pour être un homme heureux. L’Histoire, depuis bientôt deux siècles, a rendu justice à Edgard Quinet. Au point que, dans de nombreuses villes de France, des rues, des lieux célèbres portent son nom. Mais, moi, je n’en demande pas tant ! Vous retrouver est déjà un tel bonheur pour moi ! Ma plus grande fierté est de savoir qu’un certain nombre, parmi vous, me portent dans leur cœur. Et vous êtes, à mon avis, suffisamment nombreux pour me combler à jamais.
Qu’Allah vous bénisse, et qu’il bénisse notre Chère et Belle Mauritanie !
A bord de son avion privé, il était accompagné de quelques personnes de son entourage. A peine descendu, il a distribué l’adresse ci- dessous :
بسم الله الرحمان الرحيم
Très Chers Frères et Sœurs,
Enfants de notre Pays, de Notre Grande et Belle Mauritanie,
En ce moment précis où je m’adresse à vous, je suis sans doute l’homme le plus heureux sur terre. Comment pourrais-je ne pas être heureux de fouler à nouveau le sol de ma patrie, que je retrouve après dix interminables années d’absence? Une absence contrainte et forcée, sans doute l’épreuve la plus déchirante de ma vie d’homme. Elle m’a tant manqué, cette terre ! Il m’a énormément manqué, l’air chaud de Notre Mauritanie !
Et vous, mes chers compatriotes, m’avez manqué, d’une déchirante manière, que je ne souhaiterais même pas à mon pire ennemi, si j’en avais eu un, car je ne m’en connais pas. Bref, je ne souhaite à personne d’être privé de sa patrie, d’en être éloigné de force, d’en être arbitrairement proscrit.
Cette absence, pour moi, fut d’autant plus déchirante qu’au bout de la longue décennie loin de la mère-patrie, la mère qui, sur cette terre, m’a donné la vie, s’en est allée, rappelée à Dieu, sans qu’il m’ait été possible de venir m’incliner devant sa dépouille, avant qu’elle n’aille reposer en terre.
Vous comprendrez donc que mes premiers pas, en posant à nouveau le pied sur notre terre natale, m’aient naturellement conduit vers sa dernière demeure. Ce n’est pas le meilleur adieu, mais il ne me restait que celui-là, et je l’accepte, humblement, avec la foi et la résignation du croyant.
Et je ne dirai jamais assez merci à tous ceux qui, de par leur courage, de par leurs décisions et les actes qu’ils ont osés, ont rendu possible ce retour et ce qu’il restait de retrouvailles possibles avec ma mère, là où elle repose en paix. Qu’Allah la couvre de sa Miséricorde infinie et l’accueille dans son Saint Paradis.
Merci au Président de la République qui, dès son accession à la magistrature suprême, a pris des décisions majeures, bravé les pessimistes prévisions, levé les incertitudes et déjoué bien des pièges, pour ramener notre chère Patrie, la Mauritanie, sur des rails plus solides vers l’Etat de droit et des sentiers plus sûrs sur le chemin de la démocratie.
Autant de courage et d’ouverture d’esprit qui nous rétablissent dans l’estime de nos frères, Arabes et Africains, et nous font recouvrir la dignité et la respectabilité auxquelles nous aspirons légitimement , en tant que Peuple, en tant que Nation, sur l’échiquier international.
Cela peut sembler des mots, mais c’est la vérité, croyez-en le témoignage lucide d’un fils du pays qui, quoique loin, peut-être même parce que loin, n’a jamais été autant attentif à l’image que projette notre pays sur la scène régionale et mondiale.
Puisse le Tout-Puissant, dans ce contexte d’un leadership nouveau et courageux, nous aider dans l’indispensable réconciliation de notre Peuple avec lui-même. Puisse-t-il éclairer et guider notre Président, Son Excellence Mohamed Ould El-Ghazaouani, dans l’œuvre de réconciliation de notre Patrie avec son destin, avec le meilleur de son destin.
Merci, un merci pluriel et respectueux à ceux des magistrats, serviteurs libres d’un peuple libre, qui ont eu l’audace de réparer l’injustice en osant mettre fin à l’arbitraire. Mesdames et Messieurs, puisse votre courage servir d’exemple car une justice crédible est indispensable, essentielle, pour construire l’Etat de droit dont rêve notre Peuple. Pour bâtir la nation démocratique à laquelle nous aspirons , instaurer les institutions fortes qu’il nous faut, entretenir les meilleures relations de coopération avec l’ensemble de nos partenaires.
Je reste convaincu qu’il ne saurait y avoir de développement durable pour notre pays sans la paix avec l’extérieur et la justice à l’intérieur.
Mon plus ardent souhait est que plus jamais, sur notre terre bénie de Mauritanie, l’on ne jette des citoyens sur le chemin affreux de cette prison abominable qu’est l’exil, parce qu’ils seraient tout simplement différents ou penseraient différemment.
Qu’Allah pardonne à ceux qui se sont rendus complices, à des degrés divers, de l’injustice que j’ai subie, et que tant d’autres Mauritaniens ont pu subir. Dans mon cœur, il n’y a, en tout cas, aucune place pour la haine, il n’y a pas le moindre recoin pour une once de rancœur vis-à-vis de ceux qui ont pu signer de leurs empreintes ce que j’ai vécu.
Modestement, au niveau qui est le mien, et dans ce que je sais faire le mieux, je continuerai à me battre, pour faire avancer l’économie de notre pays, et améliorer les conditions de vie de nos concitoyens.
Même contraint à l’exil, je n’ai jamais cessé de travailler pour mon pays.
Je voudrais ici, en particulier, rendre un hommage mérité à l’équipe de l’Hôpital Ophtalmologique de la Fondation Bouamatou pour le dévouement et l’engagement dont elle a fait montre, malgré l’adversité, au service des patients et des plus démunis d’entre eux. Aux médecins, au personnel soignant et à tout l’encadrement technique et administratif, je dis merci pour votre résistance et votre abnégation dans votre mission humanitaire en dépit des tracasseries et de l’acharnement indigne dont vous avez été victimes.
Pour ma part et malgré l’exil forcé, j’étais toujours au travail. Je m’y remets aujourd’hui , tout simplement. Parallèlement, si vous le permettez, je vais, peu à peu, mais résolument, renouer le contact, un contact charnel avec la terre de nos aïeux, tant elle m’a manquée !
بِلاَدٌ بِهَا نِيطَتْ عليَّ تَمَائِمِي
وَ أَوَّلُ أَرْضٍ مَسَّ جَلْدِي تُرَابُهَا
J’ai du temps perdu à rattraper. Car, durant ces dix longues années d’exil, je n’ai pas su trouver d’antidote à l’amour de la Mauritanie, de « ma » Mauritanie !
J’ai énormément souffert d’être arraché au sol de ma patrie, et je vous mentirais, si je vous disais que ce ne fût pas douloureux. Et même si les blessures de l’exil sont profondes et douloureuses, je ne crois pas avoir plus souffert que vous, au quotidien.
Car, comme disait l’historien et homme politique français Edgard Quinet, condamné à l’exil sous le Second Empire, le véritable exil n’est pas d’être arraché de son pays, c’est d’y vivre et de n’y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer. Je ne sais donc que trop à quel point vous vous trouviez, vous aussi, en exil.
Travaillez, travaillons à faire en sorte de rendre à notre patrie tout ce qui nous faisait l’aimer. Alors, plus aucun Mauritanien, jamais, ne connaîtra l’exil.
Et moi, il ne m’en faudra alors pas davantage pour être un homme heureux. L’Histoire, depuis bientôt deux siècles, a rendu justice à Edgard Quinet. Au point que, dans de nombreuses villes de France, des rues, des lieux célèbres portent son nom. Mais, moi, je n’en demande pas tant ! Vous retrouver est déjà un tel bonheur pour moi ! Ma plus grande fierté est de savoir qu’un certain nombre, parmi vous, me portent dans leur cœur. Et vous êtes, à mon avis, suffisamment nombreux pour me combler à jamais.
Qu’Allah vous bénisse, et qu’il bénisse notre Chère et Belle Mauritanie !
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