Mohamed Ould Abdel Aziz, ancien président de la République Islamique de Mauritanie, est en détention préventive « à partir d’aujourd’hui (mardi 22 Juin, NDLR) », a indiqué à Cridem un de ses avocats, Maître Bah Mbareck.
A l’heure actuelle, ses avocats ignorent son lieu de détention préventive. « Ce serait certainement à la sûreté », confie à Cridem Maitre Taleb Khyar, un des avocats de l’ancien président de la République Islamique de Mauritanie.
Cette arrestation intervient quelques jours après le refus de l’ancien président de continuer à se présenter à la police, comme le lui imposent les conditions de son placement en résidence surveillée.
« Le parquet lui rapproche de n’avoir pas respecté les conditions du contrôle judiciaire alors qu’il [Aziz] a dit qu’il a toujours respecté les procédures judiciaires de son contrôle judiciaire et que c’est la police qui l’a empêché d’aller à la DGSN pour signer », a ajouté M. Mbareck.
Dans l’après-midi, « un mandat d’amener a été notifié à notre client qui s’est présenté au juge d’instruction aux environs de 18h30. Il y’a eu une séance d’instruction entre l’ancien président et le pôle de lutte anticorruption du parquet de Nouakchott-Ouest. Après délibération, il a été notifié à l’ancien président qu’il est placé en détention préventive », explique Maître Bah Mbareck. C’est la deuxième fois que l’ancien président est arrêté.
La première fois, c’était en août 2020 suite à la remise à la justice du rapport de la commission d'enquête parlementaire portant sur des crimes économiques durant la décennie passée par l'ancien homme fort de Nouakchott au sommet de l'Etat.
Il sera ensuite libéré puis placé sous surveillance dans le cadre d'une enquête sur "des soupçons de corruption", avant d’être inculpé le 12 mars 2021 pour entres autres corruption, détournement de biens publics et blanchiment d’argent.
Dans un communiqué diffusé dimanche 20 juin sur sa page Facebook, l’ancien président déversait sa colère, affirmant avoir "décidé de retourner à [son] domicile sans signer à la direction de la sûreté", justifiant son comportement par l’usage de la répression policière envers ses sympathisants.
"Je suis le seul parmi tous les impliqués dans le dossier de la décennie à se voir imposer l’assignation à résidence et à être traqué par des agents de la sûreté se déplaçant à bord de voitures civiles sans raison à part mes positions sur les échecs connus par le pays et incarnés par la corruption, l'injustice et le musellement des libertés", avait rappelé Ould Abdel Aziz.
Les avocats de l’ancien président feront face à la presse, ce mercredi 23 juin.
Babacar BAYE NDIAYE - Journaliste à Cridem
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