Taleb Khyar Mohamed - En ce jour, lundi 12/07/2021, à 17 heures ;
Nous, collectif chargé de la défense de l’ancien président Mohamed ould Abdel Aziz, avons été au lieu de détention de notre client, localisé à l’Ecole nationale de police, pour lui rendre visite, comme à l’accoutumée , depuis sa mise sous mandat de dépôt.
Arrivés sur place, des éléments de la sécurité ont voulu nous soumettre à une fouille à corps, avant que nous accédions à notre client, ce que nous avons systématiquement refusé.
Notre refus de nous soumettre à de tels agissements a été érigé en motif pour nous empêcher de rendre visite à notre client.
Aussi, le collectif rappelle
1) Que la liberté de communication de l’avocat avec son client est proclamée de manière absolue par l’article 103 du code de procédure pénale.
2) Que cette obstruction à notre droit d’accéder librement à notre client, intervient en violation des engagements internationaux de la Mauritanie, et de manière particulière, en violation de l’article 16 des Principes de base relatifs au rôle du barreau, sous le titre « Garanties liées à l’exercice de la profession d’avocat » ainsi libellé : « Les pouvoirs publics veillent à ce que les avocats a) puissent s’acquitter de toutes leurs fonctions professionnelles sans entrave, intimidation, harcèlement ni ingérence indue ; b) puissent voyager et consulter leurs clients librement dans le pays comme à l’étranger ….;).
3) Que cette violation d’une grande gravité vient s’ajouter à plusieurs autres qui ont caractérisé cette affaire , et en particulier celle permanente qu’est le refus de nous communiquer le dossier de notre client, ce qui entrave gravement le rôle de la défense , et réduit à néant tout espoir de voir respecter les règles d’un procès équitable, qui est la quintessence même de tout Etat de Droit.
4) Que nous rappelons aux autorités judiciaires comme à celles qui relèvent du pouvoir exécutif, que les droits de la défense sont sacrés, que l’avocat exerce une profession libre et indépendante qui contribue à l’édification de l’ Etat de Droit, et à la souveraineté de la loi, que cette profession constitue une forteresse contre la violation des droits de la personne humaine et de ses libertés, et qu’en outre les avocats exercent leur profession en toute liberté, et ne sont régis que par leur conscience et les impératifs de la règle de droit, conformément à l’article 1 de la loi portant code des avocats, et les conventions internationales auxquelles la Mauritanie est partie prenante.
Le Collectif.
Nouakchott le 12/07/2012.
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