M. Saleck Zeid, journaliste et candidat à la présidence du Syndicat des Journalistes Mauritaniens :

 

M. Saleck Zeid, journaliste et candidat à la présidence du Syndicat des Journalistes Mauritaniens :

Le Calame - "Le fonds d’aide à la presse a besoin de beaucoup de transparence"

Le Calame ; Vous avez pris la décision de vous présenter à la tête du syndicat des journalistes mauritaniens. Pouvez-vous nous expliquer les raisons?

Saleck Zeid : J'ai décidé de me présenter au syndicat des journalistes mauritaniens puisque je considère qu'il est pris en otage par des groupes dont certains ne sont même pas affiliés à la presse.

Certains de ces groupuscules ont des idées d'exclusion envers les autres et n'ont jamais rien réalisé au profit des journalistes. Ils se soutiennent et se taisent quand d'autres ont des problèmes. Ils font participer certains et excluent d'autres. Un syndicat comme celui-là ne peut pas satisfaire aux ambitions de journalistes voulant un syndicat efficace.

Pour ces raisons, j'ai décidé de me présenter. J'ai été soutenu par un grand nombre de journalistes de toutes les générations et de toutes les obédiences. L'opinion nationale a validé notre candidature et nous sentons que nous nous approchons petit à petit du syndicat.

- La presse mauritanienne est très décriée depuis quelques années et pour changer cette situation, le président de la République a mis en place une commission pour faire l'état des lieux et proposer des solutions. Elle a remis son rapport il y a quelques mois déjà. Qu'en attendez- vous?

-La désignation par le président de la République d'une commission de réforme de la presse est un pas important que nous avons toujours réclamé, puisque cette situation ne peut pas continuer. L'Etat doit prendre les choses en main et prendre l'initiative de réformer la presse en partenariat avec les journalistes et les institutions respectables de la presse. J'ai visité le siège de la commission au cours de son travail et écouté les idées de son président et de ses membres et je leur ai présenté mes points de vue relatifs à cette réforme de la presse.

Lorsque le rapport de la commission a été publié, je l'ai lu et l'ai trouvé excellent contenant un diagnostic important de la situation de la presse et a proposé des solutions réalistes. Maintenant, l'Etat doit mettre en œuvre ces recommandations et trouver des solutions à ces problèmes.

-Que pensez-vous de l'aide à la presse? De sa gestion? La trouvez-vous significative?

La subvention de la presse est une chose importante. L'Etat l'assure à travers le fonds d'aide à la presse dont l'action est caractérisée par beaucoup de doutes. Ce fonds donne des subventions à des institutions fictives et met sur un pied d’égalité des institutions importantes et d'autres qui le sont beaucoup moins et n'ayant aucun impact. Cela doit changer et ne subventionner que la presse sérieuse. Le fonds a besoin de beaucoup de transparence.

-Dans la lettre que vous avez adressée aux électeurs, vous parlez de la nécessite d'assurer la relève générationnelle, d'inclure tout le monde. Pouvez-vous nous expliquer les raisons?

J'ai demandé dans mes lettres à faire participer toutes les générations dans l'action syndicale parce que j'ai remarqué qu'il y a un mur entre les générations de journalistes. Il faut associer entre l'énergie de la jeunesse et son ambition avec l'expérience des générations pour assurer un excellent résultat. L'exclusion d'une génération ou d'un groupe ne sert pas la presse ni le pays et peut constituer un danger à l'avenir.

-N' y aurait-il comme une espèce de fossé entre la presse arabophone et francophone? Si oui, qu’entendez-vous faire pour y remédier?

-Effectivement, il y a une incompréhension entre la presse francophone et la presse arabophone ou disons, il y a une exclusion des journalistes parlant français : c'est un acte vilain et inacceptable. Pour trouver solution à ce problème, j'ai entrepris une coordination avec ces journalistes francophones que j'ai ajoutés à notre liste et nous continuons à espérer un grand soutien de ces journalistes.

Notre liste est celle de tout le monde et nous traduisons ses programmes et ses publications en français puisque les journalistes francophones et ceux des langues nationales doivent être une partie de l'opération et parmi ses principaux responsables.

Propos recueillis par Dalay Lam

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