Actu - Depuis début juin 2021, le Dr Mohamed Oumar Sid Elemine est en stage dans le service de médecine intensive et réanimation de l'hôpital de Dieppe. Il est venu de Mauritanie.
Il vient approfondir ses connaissances et perfectionner sa pratique. Le Dr Mohamed Oumar Sid Elemine est interne en médecine, spécialité anesthésie et réanimation au centre hospitalier de Dieppe (Seine-Maritime).
Venu de Mauritanie où il exerce au centre hospitalier national de Nouakchott, capitale du pays, il est à Dieppe depuis le mois de juin 2021 pour un stage de cinq mois au sein du service de médecine intensive et réanimation.
Un projet de recherche
Sous le mentorat du chef de service le Dr Jean-Philippe Rigaud, le jeune soignant peaufine son projet de recherche, portant sur l’intubation de patients en réanimation. « C’est une pratique qui permet de sauver des patients en détresse respiratoire, ce qui est d’autant plus important en période de Covid, souligne le Dr Rigaud. Mais cela nécessite une organisation et des compétences particulières pour que la procédure soit optimale. »
Le Dr Sid Elemine précise : « À mon retour dans le service où je travaille, je vais essayer d’apporter ces bonnes pratiques. »
« Plus de technicité »
C’est grâce à un système de bourses proposées par la Société de réanimation de langue française que le Dr Sid Elemine a rejoint pour cinq mois le centre hospitalier dieppois.
Pendant sa formation, l’interne est accueilli au sein de l’équipe médicale, et hébergé et nourri par le centre hospitalier. Une expérience qui lui permet de se « former dans des services plus expérimentés, avec plus de technicité que nous », estime-t-il, reconnaissant et enthousiaste.
Dr Sid Elemine, Interne : « La faculté de médecine de Nouakchott est jeune. Mes jeunes collègues sont en train d'émerger dans nos hôpitaux et ils ont la volonté de se former. Mais ils n'ont pas toujours les moyens de mettre en place ce qu'il faut pour faire face à un afflux massif de patients. »
« Être à la hauteur »
Selon le jeune médecin, la Mauritanie fait face à une troisième vague de Covid-19 intense, après deux premiers pics en juin et décembre 2020. Les dernières données publiées sur le site Covidtracker indiquent qu’à peine 5 % de la population était vaccinée au 23 août 2021. « On a commencé à avoir des respirateurs lors de la deuxième vague l’année dernière. Et on vient de recevoir une charge de vaccins supplémentaire. Mais il faut plus de moyens ; il faut une vraie volonté politique », martèle le Dr Sid Elemine.
Car un service de réanimation ne peut fonctionner pleinement qu’avec du matériel, des médicaments et du personnel formé. Actuellement, la Mauritanie et ses 4,5 millions d’habitants ne comptent qu’une vingtaine d’anesthésistes, et la réanimation n’en est qu’à ses débuts.
Alors le Dr Sid Elemine compte bien ramener au plus vite à Nouakchott son expérience dieppoise : « Je vais essayer d’être à la hauteur. Au vu de la situation en Mauritanie, je pense qu’on a besoin de tout le monde. »
Par Claire Huille
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