14-12-2021 09:54 - Mauritanie: l'ancien président Aziz, toujours incarcéré, demande à Ghazouani d'intervenir

 

Mauritanie: l'ancien président Aziz, toujours incarcéré, demande à Ghazouani d'intervenir

RFI Afrique - L’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz demande à son successeur, Mohamed Ould Ghazouani, de ne plus « être le témoin passif d’une injustice ».

Dans une lettre datée du 8 décembre, publiée dans la presse mauritanienne et authentifiée pour RFI par ses avocats, il dénonce l’enquête judiciaire dont il est l’objet. Aziz est incarcéré depuis le 22 juin pour ne pas avoir respecté les règles de son contrôle judiciaire.

Il est accusé d’enrichissement illicite, recel et blanchiment d’argent au cours des dix années où il était au pouvoir. Pour lui, cette affaire relève du complot politique.

Dans sa lettre au chef de l’État, Mohamed Ould Abdel Aziz souhaite s’adresser à celui qui est aussi le président du Conseil supérieur de la magistrature : « Vous ne pouvez être le témoin passif d’un complot aussi grotesque, […] votre rôle vous l’interdit moralement et juridiquement. »

Au passage, l’ancien président rappelle à son successeur, Mohamed Ould Ghazouani, qui était avant son plus proche conseiller, qu’il est « le seul, sinon l’une des rares personnes à savoir l’origine et la traçabilité de [ses] biens ».

« L'instruction pourrait même être clôturée début 2022 »

Pour les avocats de Mohamed Ould Abdel Aziz, sa détention provisoire est abusive, alors que l’instruction n’avance pas. « Soit on le juge, soit on le libère, mais on ne peut pas le garder ainsi en prison », s’indigne Me Taleb Khiyar, qui rappelle que les autres co-accusés dans cette affaire sont en liberté.

« C'est qu'ils n'ont pas dérogé à leur contrôle judiciaire », explique Me Brahim Ould Ebety, bâtonnier, à la tête du pôle des avocats de l’État constitués pour cette affaire. Selon lui, l'instruction avance au contraire à pas de géant. Tous les prévenus et témoins ont été entendus par le juge. « L'instruction pourrait même être clôturée début 2022 », conclut le bâtonnier.

Avec Gaëlle Laleix, du service Afrique de RFI

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