Maroc-Algérie. Le président mauritanien Ould El Ghazouani renouvelle son offre de médiation

 

Maroc-Algérie. Le président mauritanien Ould El Ghazouani renouvelle son offre de médiation

Challenge - Dans une interview accordée au magazine libanais «Iqtissad wal Al Aamal» dont des extraits sont publiés par le quotidien arabophone d’informations généralistes, basé à Londres, « Al Quds Al Arabi », le président mauritanien, Mohamed Ould El Ghazouani, qui effectue une visite à Alger, a réitéré son offre de médiation entre le Maroc et l’Algérie, qui ont rompu leurs relations diplomatiques l’été dernier à l’initiative d’Alger.

« C’est inimaginable l’ampleur du coût que les peuples de la région paient en raison de l’échec d’une union maghrébine forte, efficace et intégrée. Nous sommes conscients des difficultés que rencontre ce rêve et nous regrettons les obstacles qui se dressent sur son chemin », a déploré le président mauritanien, Mohamed Ould El Ghazouani.

Ould Ghazouani a exprimé «sa profonde préoccupation face aux facteurs de tension qui apparaissent de temps à autre au Maghreb».

Cela fait partie des réponses du Chef de l’Etat mauritanien dans la longue interview qu’il a accordée au magazine libanais «Iqtissad wal Al Aamal» dont des extraits ont été repris par le quotidien arabophone d’informations généralistes, publié à Londres, « Al Quds Al Arabi ».

« La Mauritanie est toujours prête à jouer un rôle majeur dans le rétablissement de la cohésion entre les pays maghrébins », a-t-il affirmé. Et de poursuivre : « Notre espoir est que le jour viendra où l’Union du Maghreb arabe reviendra grâce à la volonté de ses dirigeants et leur capacité à contenir les différences et à réaliser l’intégration souhaitée, pour réaliser la volonté des peuples, et pour également incarner les rêves des pères fondateurs ».

Ce n’est pas la première fois que la Mauritanie tente une médiation entre le Maroc et l’Algérie. En effet, lors d’une autre interview accordée en octobre dernier au quotidien français l’Opinion, Ould El Ghazouani avait manifesté sa disposition à jouer «un rôle facilitateur» entre les deux pays.

En août dernier également, le ministre mauritanien des Affaires étrangères, Ismail Ould Cheikh Ahmed, a abordé la situation du Maghreb, et ce lors de deux entretiens téléphoniques séparés le 30 août, avec ses homologues marocain Nasser Bourita et algérien Ramtane Lamamra. «Nous sommes préoccupés par la situation actuelle et ne voulons pas qu’elle se détériore davantage. Tout ce qui touche les peuples du Maghreb touche la Mauritanie », avait déploré Ismail Ould Cheikh Ahmed, tout en soulignant que « nous sommes sûrs que quelles que soient les crises et peu importe ce qu’elles atteignent, il y aura une solution».

A noter que cette offre de médiation n’a aucune chance d’aboutir selon plusieurs experts en relations internationales. En effet, jusque-là, l’Algérie a rejeté catégoriquement la médiation de nombreux pays arabes comme l’Arabie Saoudite.

Il n’empêche qu’ Ould El Ghazouani pourra toujours tenter sa chance auprès du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, lui qui devrait, selon la presse mauritanienne, effectuer la semaine prochaine une visite en Algérie.

Il faut dire que depuis qu’elle a unilatéralement rompu ses relations avec le Royaume, l’Algérie cherche les occasions de se rapprocher davantage des autres pays du Maghreb contre les intérêts stratégiques du Maroc. C’est dans ce cadre que Tebboune a effectué le 15 décembre dernier, une visite de deux jours en Tunisie, sa première depuis qu’il dirige le pays. Et il n’a pas hésité à accorder un prêt de 300 millions de dollars, un an après un dépôt de 150 millions de dollars à la Banque centrale de Tunisie.

Comme avec la Tunisie, confrontée à des problèmes économiques et qui depuis fin juillet 2021 vit dans un chaos institutionnel prolongé et un vide démocratique après la suspension par le président tunisien, Kaïs Saïd, de l’Assemblée nationale, qui représente le peuple tunisien, le régime politico-militaire algérien, va tenter de « corrompre » la Mauritanie, selon les experts en relations internationales.

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