Mauritanie : après 10 ans passés en prison, la famille de Yaya Cissé lance un cri de cœur aux autorités
Malijet - Le collectif pour la libération de Yaya Cissé lance un cri de cœur à l’endroit des autorités gouvernementales, coutumières et religieuses ainsi que de toute personne de bonne volonté afin qu’il puisse retrouver la liberté. Pour la circonstance, une lettre a été transmise au président de la transition, Assimi Goita.
En effet, depuis le 27 juillet 2021, Yaya Cissé a écrit une lettre au Président de la Transition (avec l’accusé de réception de l’ambassade, en date du 28 juillet dernier), en demandant le soutien de la procédure de réexamen de son cas, déjà déposée au Ministère de la Justice de la République Islamique de la Mauritanie.
Pour information, le verdict de la Cour Criminelle de Nouadhibou et celui de la Cour Suprême de Nouakchott ont condamné, également, à la peine de mort les citoyens maliens, M’Baye Diarra et Daouda Diakité.
Ce dernier est décédé dans la prison d’Aleg et M’Baye Diarra purge sa peine dans la prison de Bir Moghrein. Le 30 mars 2022, Yaya Cissé aura passé 3650 jours dans une prison mauritanienne pour un homicide qu’il n’a pas commis. Détenu illégalement, Il signa des »aveux » sous la contrainte, après avoir été torturé durant 27 jours. Vingt-sept jours d’interrogatoire et de tortures tant psychologiques que physiques.
Depuis le 26 juillet 2010, Yaya Cissé a été accusé d’avoir commis un meurtre, alors qu’au moment des faits, il se trouvait à Bamako, au Mali, son pays d’origine. Bien qu’il ait apporté les preuves qui l’innocentent sans conteste, il fut néanmoins condamné à la peine capitale. Ses droits à la défense furent bafoués et la condamnation à mort confirmée le 23 décembre 2012.
Actuellement incarcéré à la prison de Bir Moghrein, située au nord du pays, dans une région quasi-désertique, il ne peut recevoir la visite de son épouse et de ses enfants. Et encore moins celle de son avocat, en raison de la distance.
Défenseur des Droits Humains, élu Secrétaire Général du Conseil Régional des Maliens en Mauritanie, puis nommé Président de l’association »Yereko Mali », à Nouadhibou (Mauritanie), Yaya Cissé a 45 ans. Dont 10 passés derrière les barreaux ! Son seul crime a été de défendre les migrants et de dénoncer la corruption qui règne au sein de l’Etat. Son combat contre l’immigration clandestine lui a valu un harcèlement constant d’un commissaire de police, aujourd’hui décédé. Rappelons que Yaya Cissé est marié et père de deux enfants. Sa fille Fatoumata a 12 ans et son fils Abdoulaye, 16 ans.
Connu pour son intégrité et son honnêteté par les migrants maliens résidant en Mauritanie, il fut promu Secrétaire Général du Conseil Malien Régional de Rosso. Il occupa ce poste de 2005 à 2009. Il démissionna lorsqu’il fut élu Président de l’Association Yereko des ressortissants maliens de Nouadhibou, jusqu’à son arrestation en 2012.
Il participa activement à la création du siège des Maliens à Nouadhibou, seul lieu du pays où les migrants maliens peuvent se réunir. Il prit en charge l’équipement des installations. L’Ambassadeur du Mali de l’époque lui garantissait son soutien personnel et celui de l’ambassade.
La famille Cissé fait savoir que » Nous demandons une réouverture du dossier et un procès qui garantisse tous ses droits afin que Yaya Cissé puisse recouvrer sa liberté et revoir sa famille et ses amis ».
Hari Moussa Maiga, Stagiaire
Source: L’Indépendant
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