Plusieurs centaines de personnes ont participé à la « Marche des Harratines », ce vendredi 29 avril, à Nouakchott, à l’initiative du Manifeste pour les droits politiques, économiques et sociaux des Haratines lancé en 2013.
Pour rappel, le Manifeste des Haratines réclame la fin des discriminations, la marginalisation, l’injustice et l’oppression dont la composante Harratines s'estime toujours victime. De nombreux leaders notamment politiques étaient présents à cette marche.
« Cette composante de la population mauritanienne vit, depuis l’indépendance du pays, à côté de toutes les politiques publiques, par rapport au développement, à l’éducation, à l’accès aux services publics, à la santé », déclare l’avocat et député à l’Assemblée Nationale, El Id ould Mohameden.
« Il est normal que tous les mauritaniens, de toutes les couleurs, participent, confirment aussi leur engagement par rapport à ce combat qui est juste, qui est un combat pour préserver l’avenir du pays pour tous ses enfants, qu’ils soient blancs ou noirs. La solidarité est confirmée davantage», a ajouté El Id ould Mohameden.
«L’expérience du Manifeste des Harratines montre que les mauritaniens commencent à comprendre que s’il n’y a pas de justice pour tous les mauritaniens, il n’y a pas d’avenir ni de stabilité. Le fait que toutes les composantes nationales soient là, c’est un bon signe que les mauritaniens ont enfin compris que la justice est une nécessité pour tout le monde», a confié Ahmed Ould Wediya, journaliste, homme politique et défenseur des droits de l’Homme.
Pour Balla Touré, coordinateur du Sursaut Populaire Démocratique (SPD), « cette marche est la preuve que nous avons besoin plus de droits, plus de justice et d’égalité ».
« La situation en ce qui concerne les droits est difficile. Les mauritaniens continuent à se battre à l’image de ce Manifeste qui rassemble tous les Harratines de tous les bords mais aussi tous les justes de toutes les communautés qui viennent soutenir les Harratines dans leurs revendications à savoir leurs droits économiques, politiques et sociaux », ajoute-t-il.
« En défendant les Harratines, la justice pour les Harratines, l’équité pour les Harratines, la présence pour les Harratines, c’est défendre toute la Mauritanie. Nous sommes tous ici pour défendre cette cause », a affirmé Mohamed Jémil Ould Mansour, ancien président du parti Tawassoul.
Officiellement, l’esclavage a été aboli en 1981 en Mauritanie. Mais le phénomène persiste, selon des ONG. Jusqu'à 43.000 personnes étaient encore réduites en esclavage en 2016, soit environ 1% de la population totale, selon un rapport d'Amnesty International publié en 2019.
En août 2015, la Mauritanie a adopté une nouvelle loi faisant de l’esclavage un « crime contre l’humanité », réprimé par des peines allant jusqu’à 20 ans de prison.
Par Babacar BAYE NDIAYE
Pour Cridem
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