Taqadoum - Après le retour au calme d’un orage suscité par une relation entre l’un des jeunes d’Ehl Abba et une fille qui se sont réciproquement attachés l’un à l’autre, je me sens désireux de m’exprimer de manière succincte.
Je commence tout d’abord par exprimer nos remerciements à tous les Mauritaniens, dont la plupart se sont solidarisés de nous comme nous pardonnons aux rares citoyens, qui nous ont invectivés de cette manière ou d’une autre.
Nous n'avons pas du tout été touchés par ces offenses, puisqu’il n’y a de complexe social chez Ehl Abba. Ils ont vécu en nobles et honorés, dans leur environnement social particulier, demeurant constamment dans les hautes sphères, des partenaires respectés et chéris.
Ehl Abba ont préservé leur grandeur, leur fierté et leur singularité dans leur vaste communauté, la Mauritanie.
Nous n'avons jamais ressenti dans notre propre société, ni dans l'ensemble de la Mauritanie, un quelconque malaise face à la structure traditionnelle existante de la société mauritanienne basée sur les classes.
Je peux affirmer sans me tromper que nous n'avons aucun sentiment d’être l’une des victimes de cette situation. Nous avons été élevés sur le fait que nous sommes toujours dans le sommet et nous avons toujours vécu ainsi...
Bien que parler dans notre société, qui est multiethnique, multiculturelle et aux origines diverses, de la pureté ethnique reste difficile et inutile, nous sommes convaincus de notre origine arabe.
L'art reste juste un métier exercé par ceux qui le veulent et le peuvent. Il n’est pas une origine et le pratiquer n’attire qu'à l'élévation.
L'art et les artistes d'origines multiples ont joué de grands rôles culturels et politiques pour lesquels l'artiste mérite considération, honneur et équité.
Ces mariages mixtes, dont l'un a suscité la confusion, sont un fait intervenant dans le cadre d'un système social toujours enraciné et ne sont pas seulement issu des classes, mais plutôt d’un ordre régissant les tribus.
Chaque tribu avait continué à circonscrire le mariage en son sein et à interdire l’union de ses filles avec d'autres tribus.
Et malgré l'enracinement de ce système au sein de chaque tribu, et entre elle et d'autres, il y a toujours eu des cas d’exception où cette règle a été brisée entre tribus et entre les segments au sein de ces ensembles.
Et parce qu’il n’y a pas et qu’il ne peut y avoir chez nous un sentiment d'infériorité ou d’humiliation, non plus de complexe, je n'ai pas d’avis sur cette question à part la position générale adoptée par les progressistes et les intellectuels du pays qui appellent à dépasser l'ancien système et à dissoudre pacifiquement les disparités sociales.
Il est incontestable que l’effacement des différences sociales et économiques est l'un des piliers les plus importants sur lesquels se construit l’Etat de justice et d'égalité.
Ahmed Ould Sidaty Ould Abba
NB : Traduction non officielle
Commentaires
Enregistrer un commentaire