Le Profil de l’homme s’appropriant la vision du Président de la République sur l’Unité Nationale

 



Diariatou Gaye - Unir le peuple mauritanien est un vœu si cher á son Excellence Monsieur le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, mais comment réussir ce challenge demeure à ce jour une équation complexe de multiples degrés.


En effet, des politiques précédentes ont encouragé la division raciale et communautaire de la nation mauritanienne que le Tout Puissant a scellé le destin. A contrario, la politique actuelle du gouvernement inscrit dans ses axes prioritaires la réparation du tissu social déchiqueté.


C’est dans ce contexte que le Coordinateur du nouveau Mouvement « DEFERATT Rosso » (Reconstruire Rosso) s’est érigé en bâtisseur pour :


- D’une part, influencer la restauration de l’intégration socio-culturelle d’antan à Rosso rappelant un modèle réussi d’unité nationale et,


- D’autre part, inspirer la jeunesse désemparée.


La question est de savoir, si une personne ayant participé à la mise en œuvre de l’ancienne politique séparatiste peut légitiment porter maintenant le combat d’une politique totalement opposée.


La réponse à cette question se trouve, d’ores et déjà, dans l’analogie entre la fougue de la jeunesse et la sagesse de l’âge adulte ou la comparaison des profils évolutifs de l’élève ignorant au maitre éclairé. Mais, y-a-t-il un rapport entre la vision d’unité du Président de la République, le profil d’un politicien à Rosso et les deux métaphores susmentionnées ? Tout á fait ! Le lien se manifeste visiblement dans la biographie d’un homme spécial dont la vie atypique est parsemée d’énigmes.


Il s’agit-là du parcours de Monsieur Mohamed Habiboullah Gaye qui a affronté des péripéties redoutables depuis le bas-âge jusqu’à la maturité. Cet homme n’a jamais connu l’expérience de l’amour d’un parent biologique et pourtant il voit habituellement la vie en rose. Habib, comme on l’appelle, naquit dans le village ancestral de Thienou, situé á environ 15 Kilomètres á l’Est de Rosso-Mauritanie, à proximité de la localité de Rguiewatt.


Son père décéda lorsqu’il était encore nourrisson. Au même moment, il fut récupéré par son homonyme, venu présenter des condoléances, pour l’amener au Sénégal à l’effet de l’adopter comme fils au sein de sa famille, dans la ville Sainte de Tivaouane où il était lui-même émigré à un très jeune sous l’impulsion de son père et ce, pour des raisons religieuses.


Habib s’était naturellement adapté aux normes sociétales sénégalaises. Durant tout au long de son séjour au Sénégal, il croyait que sa famille d’adoption était sa seule famille. Habib ne s’était jamais douté du contraire à cause de l’amour dont il fut comblé par l’ensemble des membres de cette famille. Comme de tradition à Tivaouane, il fit ses premiers apprentissages dans la Mahadra en qualité de talibé. Ensuite, il fréquenta l’école conventionnelle jusqu’en classe préparatoire du brevet. Il a manifesté ses premières capacités en leadership au collège en portant les revendications des élèves devant l’Administration de l’Etablissement et les Autorités Publiques de la région. Ses implications aux causes d’ordre scolaire lui avaient valu des déboires ayant compromis ses études au Collège CEM Ababacar SY.


Mis dans les mêmes conditions, beaucoup de jeunes se livreraient à la débauche. Heureusement, le jeune Habib avait profité de son exclusion au collège pour s’activer dans la débrouillardise pendant deux ans durant lesquelles il n’enviait personne en termes dépendance financière. Cependant, son père adoptif n’avait pas vu du même œil le sort de son fils. Ainsi, il l’envoya à Dakar pour le réinscrire au CEM Ibrahima Thiaw.


C’est dans cet établissement que je fus connaissance avec Habib. Nous étions inscrits dans la même classe. Ensuite, nous étions tous les deux membres de l’Association du Collège dont il occupait le poste de Secrétaire Général en signe de leader et moi Trésorière. En 1998, Habib a posé le pied au sol de son pays d’origine pour la première fois à l’âge de 22 ans. Son père adoptif l’avait amené à Rosso à la suite du décès de sa mère biologique, afin de présenter ses condoléances.


Le séjour d’une semaine bouleversa complétement le cours de sa vie. On le présenta à ses frères et sœurs dont il n’avait pas l’occasion de connaitre au même titre que sa défunte mère. Du coup, il s’aperçut d’un grand vide qui l’animait. C’est durant ce voyage qu’Habib me rendu visite chez moi accompagné de sa sœur. L’atmosphère de la retrouvaille était inouïe. Les vieilles personnes expliquèrent nos proches liens de parenté.


En conséquence, toutes les personnes présentes fondirent en larmes car nous étions deux émigrés dans une terre étrangère et en même temps étranger l’un envers l’autre alors que nous avions tellement de choses qui nous liaient. De surcroit, Habib épousa plus tard ma petite sœur.


En sommes, ce voyage mémorial était l’appel qui changea complètement sa vie. En 1999, Habib revint définitivement au bercail après l’obtention d’un diplôme de brevet supérieur en comptabilité. Il élut domicile dans le quartier de Médine 3 et s’intégra facilement dans la société. L’atmosphère à Rosso n’avait rien de telle, les habitants vivaient en parfaite symbiose.


Les groupes d’amis étaient composés des membres appartenant à toutes les communautés mauritaniennes. Le mélange culturel était ancré au point que les membres d’un même groupe ethnique ne pouvaient communiquer dans leur propre langue sans utiliser des mots domestiqués venant des autres ethnies. En général, chaque habitant parlait couramment le Hassanya, Wolof et Pular.


Quant aux soninkés, ils avaient l’avantage de parler les quatre langues nationales tout en se confondant dans la masse de la même manière que les autres. Malgré les chocs subis et les environnements différents, Habib a su renforcer sa capacité en leadership. Aussitôt son installation, il s’est engagé dans les activités caritatives durant la même année.


En effet, il fut copté avec un autre ami pour représenter, à Rosso, l’Association des Enfants et Jeunes Travailleurs (AEJT) existant dans 27 pays d’Afrique. Par la suite, il en devint le président du réseau local pendant une dizaine d’années. Dans le cadre de ce mouvement, il fut coopté par l’ONG ENDA Tiers monde pour bénéficier d’une bourse de formation en Recherche-Action-Participative (RAP) au Burkina Faso.


Ainsi, il devint formateur attitré dans le domaine chargé d’intervenir dans plusieurs pays de la sous-région y compris le Sénégal, le Mali et la Côte d’Ivoire. De même, il a eu l’occasion de superviser l’implantation du réseau AEJT dans beaucoup de régions de la Mauritanie. Ses accomplissements comprennent la formation, l’encadrement et l’insertion des talibés ainsi que des jeunes filles.


En marge de son engagement dans le volontariat humanitaire, Habib cumulait d’autres activités. Il s’était inscrit au Lycée technique jusqu’à l’obtention du brevet technique supérieur en Génie Électrique. Concernant les activités génératrices de revenus pour subvenir à ses besoins personnels, la plupart du temps il se faisait courtier au débarcadère. En plus, il était impliqué dans toutes les activités socio-culturelles de son quartier.


D’ailleurs, il fut président de l’Association Culturelle et Sportive de la Médine pendant une dizaine d’années. Son entrée dans l’arène politique coïncida avec l’époque de la politique séparatiste. En 2004, les autorités publiques avaient demandé aux hauts cadres du pays d’organiser leur communauté en vue de préparer les élections qui s’approchaient. C’était durant ces campagnes que des tentes communautarisées étaient dressées partout à Rosso. Les membres de chaque communauté s’étaient repliés sur eux-mêmes sous des instructions fermes.


En conséquence, les cadres de la communauté Wolof avait désigné Habib en qualité de coordinateur de la cellule des jeunes sans consultation ni invitation pour participer à la réunion aboutissant à la prise de cette décision. Néanmoins, il assuma pleinement ce rôle.


Cependant, l’idéologie séparatiste affecta lourdement la configuration politique à ce jour. Lors de la transition en 2006, les dignitaires de la communauté Wolof de Rosso ont participé aux élections municipales sur une liste indépendante sous la bannière du parti l’Alternative. Figurant en troisième position sur la liste et étant le plus jeune membre, il a été mis en avant par les sages pour représenter le parti dans tous les évènements publics.


A cet effet, il représenta l’Alternative au débat organisé par la CENI dans la Maison de la Femme. Étaient présents sur le podium, les candidats suivants : le Maire sortant Deyna Sow (PRDR), Yerim Fassa (RFD), Ba Madine (les Indépendants), le représentant de (APP) et Habib. D’ailleurs, c’est lors de ce débat qu’il chuchota dans les oreilles du Doyen Deyna un message typique au boy-town qui mit le Maire dans tous ses états. Il s’en était suivi le brandissement d’une menace qui avait nourrie les rumeurs de la ville sur son sort. C’était une expérience regrettable de la jeunesse qui contribua au développement de son caractère d’homme mature.


En 2005, il commença sa carrière professionnelle à la SNDE avec le poste de caissier en passant par Adjoint au recouvrement, chef de centre et enfin, détaché au Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement en qualité de Secrétaire particulier du Ministre. L’ensemble de promotions obtenues étaient le fruit du mérite. Habib a su distinguer politique et rigueur professionnelle.


Il a obtenu plusieurs lettres de félicitations en guise de reconnaissance de la qualité indéfectible de son travail et performance exceptionnelle. Par ailleurs, ses prises de positions politiques franches lui ont coûté une affectation disciplinaire (2017) d’une année.


En ce moment, il perdit son poste de chef de centre dans la capitale pour se retrouver dans une localité éloignée de Néma.


En 2006, au sortir des élections municipales, il fut copté par l’ancien Président du Sénat, Monsieur Mohamed Elhacen Elhadj à travers un ami commun. Alors, il s’adapta très vite dans le groupe. Il fut désigné le coordinateur des jeunes Mohcenines à Rosso avant d’être nommé Président de la Section des Jeunes de l’UPR à Rosso pendant presque dix ans.


En juin 2022, l’heure sonna pour lui de créer son mouvement en toute indépendance. Donc, Habib initia le mouvement DEFERATT ROSSO (Reconstruire Rosso) qui est essentiellement composé de Jeunes engagés à faire la politique autrement pour améliorer les conditions de vie difficile de la population de Rosso.


Les membres de l’initiative l’ont désigné, à l’unanimité, Coordinateur à l’issue d’une réunion constitutive. De même, les jeunes ont porté sa candidature à la députation pour les primaires du parti INSAF.


Ce mouvement qui est le dernier né des tendances du parti à Rosso est actuellement le premier mouvement politique en termes de croissance. Des vagues d’adhésion se succèdent de jour en jour pour soutenir la vision de l’initiative. Habib incarne un renouveau et l’espoir pour la reconstruction du tissu social et l’inspiration d’une jeunesse, à l’effet de la remettre au travail et au service du développement de la commune.


Le mémorandum de DEFERATT Rosso définit les orientations du mouvement qui s’alignent au programme du Président de la République.


Dariatou Gaye


Secrétaire Générale


(Mouvement DEFARATT ROSSO)


Cadre Supérieure au Port Artisanal de Nouadhibou

Commentaires