Le bilan tragique du hadj suscite des indignations

 


Comme chaque année, les rituels se déroulent sous des températures très élevées, mais cette année, elles ont atteint 52 degrés Celsius à la Grande mosquée de La Mecque, lieu emblématique de la ville la plus sainte de l'islam, située dans l'ouest de l'Arabie saoudite.

Au moins 650 pèlerins égyptiens et trois sénégalais sont décédés, en majorité à cause de la chaleur. Ce premier bilan tragique suscite beaucoup d’indignation dans les pays d’origine, où on pointe du doigt le manque de prise en charge par le pays hôte et certains voyagistes.

"Ce sont des manquements qui sont récurrents d’année en année. Le Sénégal a des pèlerins d’un certain âge pour la plupart, mais c’est le mauvais traitement, au niveau de la nourriture, au niveau de l’hébergement qui est le problème. Nous, au niveau de SOS consommateurs, nous avons des enquêteurs qui y vont et accompagnent des pèlerins, et parfois, les photos qu’on vous montre et la nourriture, c’est très mauvais", a expliqué Massokhna Kane, le président de SOS consommateurs au Sénégal.

Les proches des victimes indignés

En Egypte aussi, les critiques se multiplient. D’après un responsable égyptien supervisant le pèlerinage pour son pays, cité par la presse, les pèlerins « ont été sans nourriture, sans eau, ni air conditionné pendant longtemps ».

Il estime qu’ils sont morts en raison de la chaleur parce que la plupart des personnes décédées n’avaient nulle part où s’abriter.

De leurs côtés, les autorités saoudiennes ont annoncé avoir traité plus de 2.000 pèlerins souffrant de stress thermique, et avoir pris des mesures en amont pour éviter de telles tragédie.

"Si vous regardez la population du hajj, il y a des populations à risque et chacune avec ses comorbidités. Nos agents ont mis en œuvre le protocole, a déclaré Jameel Abualenain, coordinateur de la cellule de prise en charge sanitaire d’urgence.

Même si c’est le cas, ces arguments ne suffisent pas selon l’avocat sénégalais, Massokhna Kane. : "Ce n’est pas suffisant. Un pèlerin peut tomber malade ou mourir sur place en Arabie Saoudite, mais parfois, on ne met pas les tentes qu’il faut à leur disposition, ni les bonnes conditions d’aération et de climatisation. Ce sont des choses qui font défaut, mais quand on les interpelle, ils disent : « Nous n’avons pas de solution".

Chaque année, des dizaines de milliers de fidèles tentent de participer au pèlerinage sans avoir les permis nécessaires, payants et octroyés selon des quotas, qui donnent accès notamment aux installations climatisées.

Et d’après diverses sources, il semble qu’un grand nombre de pèlerins clandestins aient participé aux rituels qui se sont déroulés sur plusieurs jours, dans des conditions particulièrement éprouvantes.

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