28-07-2024 17:53 - Birame Dah Abeid : «30 000 Mauritaniens ont quitté le pays cette année pour les États-Unis d’Amérique via le Nicaragua»
Seneweb - Le Nicaragua n’est pas une destinée prisée uniquement par les jeunes du Sénégal. La Mauritanie est aussi touchée de plein fouet par le phénomène de la migration irrégulière.
C’est le point de vue de Birame Dah Abeid, opposant arrivé deuxième lors de la dernière élection présidentielle organisée le 29 juin 2024 (Réélection du Président Mohamed Ould El-Ghazaouani).
Le député mauritanien, invité du «Grand jury» de la Rfm, ce 28 juillet 2024, révèle que «30 000 Mauritaniens ont quitté le pays cette année pour les États-Unis d’Amérique via le Nicaragua sans compter les autres voies qui mènent à l’Europe».
D’après l’opposant de 59 ans et leader du parti non reconnu Refondation et action globale (Rag), il y a moins d’une semaine, 4 embarcations d’infortune ont atterri sur les côtes espagnoles avec 280 jeunes mauritaniens à bord.
«La jeunesse mauritanienne est frappée par l’appauvrissement continu, le délabrement des services sociaux, le chômage galopant, l’injustice, les lois liberticides qui privent les jeunes de liberté et de parole, les interdictions des partis politiques d’opposition qui m’ont soutenu lors de l’élection présidentielle dont le mien. C’est le parti Rag, principale force de l’opposition», a-t-il déclaré.
Birame Dah Abeid constate que son pays est un carrefour et un point de passage des migrants irréguliers. Raison pour laquelle, il dénonce l’accord entre l’Union européenne et le gouvernement mauritanien.
«L’Union européenne a jeté son dévolu sur la Mauritanie pour en faire le gendarme qui pourra intercepter ces candidats au départ. Dans ces pratiques de l’accord entre l’Union européenne et la Mauritanie sur la migration, beaucoup de droits sont violés. Je ne suis pas du tout d’accord avec cet accord parce que la Mauritanie n’a pas à jouer au gardien des espoirs africains. Elle n’a pas à utiliser des méthodes hors la loi pour maintenir des gens de passage sur son sol ou les renvoyer dans leurs pays», explique-t-il.
Par: Léna THIOUNE - Seneweb.com
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