LE RÉNOVATEUR QUOTIDIEN - Dans une Mauritanie riche de sa diversité, mais trop souvent fragilisée par les tensions sociales, la question de la citoyenneté et des valeurs républicaines s’impose plus que jamais. Le vivre-ensemble n’est pas un slogan creux : c’est le fondement même d’une nation juste, solidaire et tournée vers l’avenir.
Aujourd’hui, ce socle vacille, érodé par les inégalités, les discriminations persistantes et une crise de confiance envers les institutions. Pourtant, c’est justement dans ces moments d’incertitude que se révèle l’urgence de réaffirmer ce qui nous unit.
La citoyenneté, dans son essence, n’est pas un statut abstrait. Elle est un engagement : respecter la loi, défendre l’intérêt général, protéger les biens communs, participer au développement collectif.
Elle est aussi un droit, inaliénable, qui garantit l’égalité entre tous les citoyens, sans distinction d’origine, de statut social ou de langue. Là où elle recule, la division avance. Là où elle est bafouée, la cohésion nationale se fissure.
Les valeurs républicaines — justice, liberté, égalité, solidarité — ne sont pas des mots figés dans des discours officiels. Ce sont des principes vivants, qui doivent guider nos décisions publiques comme nos comportements individuels. Elles doivent inspirer une gestion équitable des ressources, une répartition juste des richesses nationales, un accès égal au droit, à l’éducation, à la santé, à la sécurité. Elles doivent garantir que chaque Mauritanien, où qu’il vive, puisse se sentir reconnu, respecté et protégé.
Notre pays souffre d’une crise citoyenne profonde : sentiment d’injustice, fractures identitaires, compétitions malsaines pour l’accès aux ressources, méfiance envers l’État. Mais cette crise n’est pas une fatalité. Elle peut devenir le point de départ d’un renouveau, si l’on choisit collectivement de reconstruire les fondations républicaines.
Promouvoir la citoyenneté, c’est investir dans l’éducation civique, renforcer la transparence publique, encourager la participation de tous à la vie politique et communautaire. C’est reconnaître la pluralité de notre société comme une force, non comme un prétexte à l’exclusion. C’est surtout affirmer que la loi doit être la même pour tous — forte avec les puissants, protectrice avec les faibles.
La Mauritanie dispose des ressources humaines et morales pour relever ce défi. Encore faut-il que chacun — citoyens, responsables publics, leaders sociaux — accepte de remettre au centre du débat l’intérêt général. Le vivre-ensemble ne se décrète pas : il se construit, jour après jour, en posant des actes de justice, d’équité et de solidarité.
Réaffirmer les valeurs républicaines, c’est choisir l’unité plutôt que la division, la responsabilité plutôt que l’indifférence, la justice plutôt que l’injustice. C’est offrir à la Mauritanie un avenir commun, digne et partagé. Et c’est, plus que jamais, une urgence nationale.
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