18-12-2025 09:12 - Première édition du dîner de gala célébrant la journée internationale contre la violence à l’égard des femmes et les 16 jours d’activisme / Photoreportage

Le samedi 06 décembre 2025, BERGEFS ONG pour l’Education, la Promotion Familiale et le Développement Social, BERGEFS Consulting, la chaine YouTube Parlons Mauritanien et Kanté Vision ont organisé un dîner de gala à l’hôtel Azalai de Nouakchott.
Cette soirée de gala s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et les 16 jours d’activisme.
Ce dîner s’est déroulé en présence d’invité(e)s provenant de divers milieux : représentant(e)s d’institutions nationales et internationales, journalistes, élus locaux, professeurs d’université, acteurs(trices) de la société civile, chef(fe)s d’entreprises, membres de familles...
A l’ouverture de la soirée, la parole a été donnée à Docteure Baye Tidjane DIAGANA pour prononcer les mots d’ouverture et de bienvenue.
Lors de sa prise de parole, elle a remercié les invité(e)s pour leur présence et a souligné l’ampleur de la violence faite aux filles et aux femmes tout en mettant l’accent sur la nécessité de la prise en considération de cette violence par les politiques de santé publique car parmi les 52% de la population que représentent les femmes, 67% d’entre elles ont déjà connu, au moins, une forme de violence (ENVEF 2011).
Dans son allocution, Dre DIAGANA a annoncé que deux (02) formes de violences, dites « invisibles, silencieuses et latentes », seront principalement mises en lumière lors de la soirée. Il s’agit de deux types de violence qu’elle a eu à étudier et à mettre en exergue dans sa Thèse de Doctorat soutenue en décembre 2020. Il s’agit de, ce qu’elle nomme : (1) « la violence maritale liée au refus d’accorder le divorce » et (2) « la violence économico-affective et administrative ».
Avant de rendre le micro, Dre DIAGANA a tenu à rendre un vibrant hommage à deux personnes : son défunt père et à son amie feue Mariama DIENG. Il s’agit de personnes qui ont énormément contribué à son développement personnel et/ou à celui de BEGREFS Consulting.
Après cette première allocution, le groupe artistique Ame du Désert a occupé le podium pour faire une prestation portant sur la thématique de la violence. Cette prestation, qui a duré une quinzaine de minutes, a été menée, de façon simultanée, par : des musiciens acoustiques, danseurs, slameurs et peintre.
Par la suite, Madame Diary CAMARA est montée sur scène pour présenter trois (3) des quatre entités qui ont organisé ce dîner de gala. Il s’agit de BERGEFS Consulting, BERGEFS ONG et de la chaine YouTube Parlons Mauritanien. Mme CAMARA a souligné que BERGEFS Consulting est un cabinet sociologique qui existe depuis onze (11) ans, a travaillé sur une pluralité de thématiques et a collaboré avec plusieurs partenaires (organisations nationales et internationales).
Elle a souligné que le volet opérationnel - BERGEFS ONG - existe depuis deux (02) ans dans le but de toucher un public plus large, d’agir plus directement sur le terrain et donner plus d’amplitude aux actions sociales. C’est dans cette même dynamique qu’est née la chaîne YouTube Parlons Mauritanien, qui est un espace d’information, de sensibilisation et de conscientisation.
Dans son discours, Mme CAMARA a rappelé que ces trois entités possèdent deux objectifs majeurs qui sont : (i) favoriser le bien-être et le développement social des populations et (ii) impacter positivement les politiques publiques.
Après ce deuxième discours, la première partie de la soirée a été lancée.
PREMIÈRE PARTIE DE LA SOIRÉE
Dans cette première partie de la soirée, il y a eu la projection de la docu-fiction intitulée « Femmes Suspendues », qui est un film de Dre Baye Tidjane DIAGANA réalisé par Kanté Vision. Il s’agit là du moment fort de l’événement. Cette docufiction traite d’une pratique courante qui est le refus d’accorder le divorce à la femme par l’homme, ce que l’on appelle en wolof « ajna batam », en hassanya « alagu ragbe ha », en soninké « ada khané jon gui », en poular « ologui dandé mako », ce qui signifie « il a accroché, suspendu son cou [le cou de son épouse] ».
C’est cette pratique que Dre DIAGANA qualifie de « violence maritale liée au refus d’accorder le divorce ». Selon elle, c’est une violence dans la mesure où beaucoup d’hommes refusent de libérer leurs épouses dans le but manifeste de les bloquer, de se venger d’elles ou de les nuire. Par ailleurs, en plus de cette pratique de « femmes suspendues » mise en exergue, la docufiction met en lumière d’autres types de violence comme celles physique et verbale.
Cette docufiction a suscité beaucoup d’émotions au sein du public : tristesse, rires, pleurs, joie, frissons, etc. Après cette projection, les réalisateurs, les acteurs/trices et les organisateurs/trices ont été invités à monter sur scène par les maitres de cérémonie – monsieur Ndoudy Patrick ELIS et Madame Rougui SOUMARE - et acclamés par le public.
Ensuite, la parole a été donnée à Dre DIAGANA, de qui proviennent l’idée originale et la rédaction du film. Elle a fait comprendre que c’est une partie de sa Thèse de Doctorat qu’elle a diffusé à travers l’art, notamment le cinéma. Elle a aussi fait comprendre qu’il s’agit d’une réalité retrouvée dans toutes les organisations socio-linguistiques de la Mauritanie, ce qui sous-entend que les femmes de toutes les communautés mauritaniennes sont victimes de cette pratique qui leur porte préjudice.
Par la suite, la parole a été donnée à Monsieur Aboubékrine KANTE - Directeur de Kanté Vision - afin qu’il présente ladite organisation qui est la quatrième entité organisatrice de l’événement de gala et réalisatrice du film.
Monsieur KANTE a souligné que Kanté Vision est une boîte de production audiovisuelle qui est au service du développement culturel en Mauritanie. Cette boite met en place un centre de formation et d’orientation professionnelle en communication audiovisuelle et motion design. Monsieur KANTE a affirmé qu’il forme des jeunes, notamment des filles et des femmes.
En outre, il a souligné que le projet de la docufiction « Femmes Suspendues » est née au sein de Kanté Vision lors d’une discussion entre lui et Dre Baye Tidjane DIAGANA, soit un peu plus d’un mois avant sa projection et la soirée de gala. Par ailleurs, en larmes, monsieur KANTE a rendu un vibrant hommage à son défunt père qui lui a enseigné ce métier.
Dans cette foulée, deux actrices de la docu-fiction ont été invitées à prendre la parole pour dire un mot sur le film et partager leurs expériences. Il s’agit de Oumou DIA, qui est intervenue en français, et de Mekfoula Brahim - qui a parlé en arabe. Ces actrices ont dénoncé cette pratique silencieuse nuisible dont de nombreuses femmes sont victimes. Elles ont souligné que lors du tournage de la fiction qu’il y a eu beaucoup d’émotions : certaines personnes ont fait couler des larmes et d’autres ont eu la chair de poule.
Par la suite, le débat a été ouvert. Le public est ainsi intervenu en (a) félicitant les réalisateurs du film pour la mise en lumière, à travers le cinéma, de ce problème réel existant et la réussite de la fiction, (b) conseillant que la docufiction soit traduite en langues nationales, (c) condamnant cette pratique, (d) citant des versets coraniques qui vont à l’encontre de cette pratique, (e) évoquant la présence et la recrudescence des violences faites aux femmes, (f) demandant que les lois en vigueur ainsi que leur application soient évoquées et (g) encourageant les organisateurs(trices) à réitérer cette initiative, entre autres.
Le temps étant limité, les maitres de cérémonie étaient obligés de limiter la prise de parole du public bien que certain(e)s invité(e)s voulaient intervenir.
Pour détendre l’atmosphère, une chanson titrée « Femmes Suspendues » a été jouée. Ce morceau musical a été composé à l’occasion de cet événement et pour la docufiction. Il s’agit d’une chanson réalisée par Le Baron et 16Arts, avec la voix de Dre Baye Tidjane DIAGANA.
LA SECONDE PARTIE DE LA SOIRÉE
La seconde partie de la soirée a été consacrée à la violence économique, affective et administrative. Dans ce cadre, il était question d’aider, à travers la vente de tableaux et la levée de fonds, les femmes et enfants qui sont les principales victimes de cette forme de violence.
Invitée à expliquer ce type de violence et à présenter le contexte du projet, Dre Baye Tidjane DIAGANA a défini cette forme de violence en soulignant qu’il s’agit d’un homme qui divorce d’avec sa femme et (a) ne verse plus de pension alimentaire pour la survie de sa progéniture (violence économique), (b) rompt tout contact avec ses enfants (violence affective) et même (c) refuse d’établir leurs actes d’état civil (violence administrative).
Dans son intervention, elle explique qu’il s’agit de l’une des violences les plus fréquentes en Mauritanie et même la plus fréquente.
Dre DIAGANA se réfère, une fois de plus, à l’art pour traduire cette violence. Ainsi, elle a interprété dix (10) tableaux relatant différentes histoires poignantes mais aussi « heureuses » de ces mères et de leurs enfants.
Elle finit sa prise de parole en évoquant la nécessité d’aider ces femmes cheffes de famille à travers le développement d’activités génératrices de revenu. D’ailleurs, c’est cette nécessité qui est à l’origine du projet « Femmes Cheffes de Famille Autonomisées, Résilientes et Décidées », objet de la levée de fonds et de la vente de tableaux.
Ensuite, c’était au tour de l’entrepreneur et écrivain Monsieur Ibrahima Théo LAM de prendre la parole en axant son propos sur l’importance et l’utilité de l’entrepreneuriat des femmes en situation démunie. L’objectif de son intervention était de montrer que ces mères en situation de précarité, vivant seules avec leurs enfants, ne sont généralement pas instruites ; par conséquent, elles ne peuvent mener une profession d’ordre intellectuel. Ceci étant, l’entrepreneuriat devient pour elles un secteur très promoteur leur permettant, non seulement de devenir autonomes mais aussi de pouvoir dégager du temps pour s’occuper de leurs progénitures dont elles s’occupent toutes seules.
Puis c’est au tour de Madame Aminéta DIAKHITE KABA de faire son intervention en déclinant les cinq objectifs du projet qui sont de : (a) former et rendre professionnellement actives ces mères, (b) rendre ces femmes cheffes de famille autonomes, (c) renforcer leur estime et leur confiance afin qu’elles aient le courage de reprendre leur vie en main, (d) permettre à ces mères de prendre en charge leurs enfants en parvenant à les éduquer, soigner, loger, nourrir et habiller afin qu’ils deviennent, plus tard, des acteurs clés du développement et (e) offrir un nouveau départ ainsi qu’un avenir possible et prometteur à ces familles.
La dernière intervention a été faite par Madame Kadidia TOGORA. Elle a fait le plaidoyer sur l’autonomisation économique des femmes cheffes de famille en situation de vulnérabilité économique. Son propos consistait à demander au public de faire parler leurs cœurs en contribuant à la levée des fonds permettant l’exécution du projet de « Femmes Cheffes de Famille Autonomisées, Résilientes et Décidées ».
La place a ainsi été laissée à la vente de tableaux. Il s’agit des dix (10) tableaux portant sur la thématique de la violence économique, affective et administrative préalablement interprétés par Dre DIAGANA. Ainsi, neuf tableaux ont été vendus.
Cette activité de vente a été suivie de la levée des fonds. Certains invité.e.s ont eu à introduire des enveloppes contenant leurs contributions dans la boite de collecte de fonds déposée sur le podium, d’autres ont effectué des transferts sur les numéros bankily et masrivi remis à cet effet et d’autres encore ont contribué à travers la prise en charge de quelques victimes.
Concernant la levée des fonds, notons qu’elle va continuer jusqu’à la fin du mois de février 2026. Les informations à ce sujet seront partagées sur la page Facebook de BERGEFS ONG afin que les personnes de bonne volonté puissent y contribuer.
Après cette activité, la parole a été encore donnée à Dre DIAGANA pour le mot de la fin. Elle a saisi cette occasion pour remercier tou(te)s les invité(e)s de leur présence qui a rehaussé la qualité de l’événement ainsi que l’équipe pour le grand travail abattu en si peu de temps.
La soirée a été conclue par le buffet du dîner ouvert en service libre. Ça a été un moment convivial. Les organisateurs donnent rendez-vous au public à la deuxième édition de la soirée de gala contre la violence faite aux filles et aux femmes.
Communication BERGEFS ONG

































Commentaires
Enregistrer un commentaire